Salon de réception

Rosa BONHEUR • Étude de cheval gris au vert

Née à Bordeaux d’un père professeur de dessin, Rosa Bonheur réussit, fait rare à son époque où les femmes ne sont même pas admises à l’École des Beaux-arts, à être une peintre aussi reconnue que les artistes
hommes. Libre et féministe, elle fume des cigares, s’habille en homme, et se promène avec un lionceau en laisse. Elle connaît grâce à sa peinture animalière une gloire internationale, première peintre à recevoir la Légion d’honneur. « J’avais pour les étables un goût plus irrésistible que jamais courtisan pour les antichambres royales ou impériales. » Son œuvre peinte ruraliste et réaliste est largement consacré aux animaux des campagnes françaises, avec une passion pour les chevaux et les bovins.

Louise ABBÉMA • Portrait de Renée de Pont-Jest sur la plage

Louise Abbéma, élève de Chaplin, de Henner et de Carolus-Duran, amie intime de Sarah Bernhardt dont elle fit de nombreux portraits, est connue pour ses portraits mais également pour la réalisation de panneaux
décoratifs aux motifs floraux. Elle fut sur le plan personnel une femme très libre au sein d’une époque dominée par le patriarcat, et portait notamment des tailleurs masculins. Peintre des comédiennes, on la surnomma la « Sarah Bernhardt de la peinture ». Ce portrait est l’un de ses tableaux consacrés à son autre amie actrice, Renée Delmas, dite Renée de Pont-Jest. Parisienne née de parents d’origine rémoise, Renée Delmas épouse en 1882 Lucien Guitry et devient la mère de Sacha Guitry.

Sarah BERNHARDT • Buste de Victorien Sardou

Marcel Proust admirait profondément Sarah Bernhardt. Considérée comme une des plus grandes comédiennes de la Belle Époque, elle lui a inspiré largement le personnage de la Berma dans Du côté de chez Swann, décrite comme une immense artiste. Sans être proches, Proust et Sarah Bernhardt ont des amis communs, dont Madeleine Lemaire. De nombreux portraits peints de l’actrice existent, dont beaucoup furent exécutés par Louise Abbéma. Si la postérité a légitimement conservé la figure de la grande comédienne, Sarah Bernhardt fut aussi une plasticienne talentueuse, peignant et sculptant. Deux de ses bronzes sont présentés ici, dont l’un représente son grand ami le célèbre dramaturge Victorien Sardou.

Jean-Francis AUBURTIN • Portrait d’Isadora Duncan

Pionnière de la danse moderne, incarnant une liberté nouvelle aussi pour la condition féminine, la chorégraphe américaine Isadora Duncan fascina son époque. Dansant la première pieds nus, avec ses fines tuniques et ses mouvements libres, elle impose une nouvelle idée de la danse qui repose sur l’improvisation et la recherche d’un langage personnel. « Danser, c’est exprimer sa vie intérieure », disait-elle. En 1905, elle ouvre à Berlin sa première école de danse. Ses tournées la font sillonner l’Europe et elle s’installe à Paris où elle est proche de nombreux artistes dont Rodin, Bourdelle, Denis, Cocteau ou Auburtin, artiste d’une grande modernité, qui la peint à plusieurs reprises.

Jean de GAIGNERON • Portrait d’Anna de Noailles, poétesse

« Sans Marcel Proust, sans ses hymnes du matin, ses angélus du soir, qui me parvenaient en des enveloppes surchargées de taxes supplémentaires, je n’eusse pas écrit (…). Son éblouissante amitié m’a influencée, modifiée, comme seul en est capable un noble amour du verbe ». Ainsi témoigne Anna de Noailles de son amitié avec Proust, lequel écrit en retour à son propos : « Je la connais depuis très longtemps, je l’ai connue jeune fille, je n’admire aucun écrivain plus qu’elle ». Née Princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, Anna de Noailles est une écrivaine et poétesse, grande amie de Marcel Proust qu’elle rencontre en 1893. Ils correspondent notamment beaucoup à l’époque des séjours de Proust à Cabourg.

Phonographe

C’est à l’occasion de l’Exposition universelle de 1878 que le public découvre le phonographe d’Edison. L’opérateur parle d’une voix forte devant une embouchure contenant une membrane du type utilisé dans le téléphone de Bell, en faisant tourner régulièrement un cylindre à l’aide d’une manivelle. Les vibrations de la lame, provoquées par le son, animent une pointe d’acier qui grave des sillons dans la feuille d’étain entourant le cylindre. La voix, enregistrée, est amplifiée et restituée au moyen d’un porte-voix placé sur l’embouchure.

Ce sera essentiellement le domaine musical qui donnera à cette invention tout son intérêt. Avant la Première Guerre mondiale, les « rouleaux », en permettant la diffusion des chansons et de courts morceaux musicaux, remportent un énorme succès.

Trois cadres