Jardin d’hiver

Eugène BOUDIN • Trois-mâts dans le bassin de Deauville

Eugène Boudin (né à Honfleur et mort à Deauville) a fait de la côte normande, qui connaît alors un âge d’or, le lieu d’élection de ses peintures de paysages. Boudin peint avant l’heure des visions proustiennes « où
la mer entre dans la terre, où la terre est déjà marine », comme le dira l’écrivain. Il annonce le personnage du peintre Elstir, qui dans sa peinture du port de Carquethuit, n’utilise « pour la petite ville que des termes marins, et que des termes urbains pour la mer » et « habitue les yeux à ne pas reconnaître de frontière fixe, de démarcation absolue, entre la terre et l’océan ». « Roi des ciels » selon Corot, Boudin - que Monet considérait comme son maître - préfigure la révolution impressionniste.

Jacques-Émile BLANCHE • Henley, House Boat sur la Tamise

Jacques-Émile Blanche fut pour ses contemporains « le seul portraitiste qui nous lègue les usages de son époque avec un talent pointu postimpressionniste », pour reprendre le mot de Jean Cocteau. Son œuvre peinte nous donne à voir les mœurs d’un monde qui a disparu. Anglophile et anglophone, Blanche habite presque la moitié de sa vie d’artiste à Londres. Il y fréquente notamment James McNeill Whistler, le peintre si cher à Proust, ainsi que son ami Walter Sickert. C’est à Henley, petite ville sur la Tamise, que fut initiée la célèbre Boat race, régate d’aviron entre les universités de Cambridge et Oxford, et grand événement mondain. Jacques-Émile Blanche a peint plusieurs tableaux sur les régates à Henley.

Paravent à six feuilles

Ce paravent réalisé à partir de papiers peints de la manufacture parisienne de Jules Desfossé imitant le laque oriental (motifs d'escaliers, de pagodes, nombreux personnages pêchant ou occupés à la cérémonie du thé) est le "jumeau" du paravent de celui qui se trouvait dans la chambre de Marcel Proust, aujourd’hui conservé au musée Carnavalet (Paris).

Cage